Comment savoir si l'eau est potable ?

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Comment savoir si l'eau est potable ?

Nous avons distillé de l'eau récoltée dans une flaque très boueuse à l'aide d'un montage que nous avons conçu : notre liquide fut chauffé dans une boîte de conserve munie d'un couvercle percé et obturé par un bouchon troué. Un tube de verre coudé devait canaliser le liquide vers un verre propre.
Au bout de quelques heures, notre verre fut rempli d'un liquide transparent qui nous semble "pur".
Pourriez-vous nous dire si le liquide ainsi obtenu est de l'eau et si cette boisson est potable?
Contient-elle des microbes?
Et si oui, pourriez-vous nous donner un moyen de rendre potable cette boisson?
Quel est la définition exacte du mot potable pour les humains? et les animaux?
Toute la classe vous remercie d'avance des réponses que vous nous donnerez.

Wed 27/09/00 - 14:00

Je ne suis pas expert en eau potable, mais je peux tenter une réponse. Le syndicats des eaux de votre commune ou une station d'épuration proche pourraient certainement vous fournir des réponses plus précises.
Avec votre appareil à distiller, vous avez obtenu de l'eau qui n'est plus boueuse : les boues solides n'ont pas été entraînées par la vapeur. Dans cette eau pure, du moins d'aspect, il reste probablement des sels minéraux (certains figurent dans la composition indiquée sur une étiquette d'eau minérale) ; leur présence dépend de l'origine de l'eau de la flaque (un nuage, un toit, une source...), du sol et du type de boue mélangée à l'eau. La proportion de ces sels présents dans l'eau n'est pas mesurable à l'école. Certains peuvent être nocifs, au-delà d'une certaine proportion.
On ne peut pas non plus détecter facilement la présence de microbes qui dépend aussi de l'origine de l'eau, de l'histoire et de l'environnement de la flaque... Industriellement, on stérilise les eaux, après purification, par un traitement chimique utilisant l'ozone et le chlore (ex. : l'eau des piscines). Il ne semble donc ni facile ni souhaitable d'effectuer ces opérations en classe ! Je pense que le pharmacien possède des produits qui
permettent de stériliser de petites quantités d'eau.
Je ne sais si l'eau que vous avez obtenue est potable, il faudrait faire des analyses impossibles à réaliser en classe. En appliquant le fameux principe de précaution, il est raisonnable de dire qu'elle ne l'est pas et que les opérations nécessaires pour la rendre potable sont pratiquement impossibles à mettre en œuvre en classe.
Dans le langage courant, on dit qu'une eau est potable quand elle est propre à la consommation (on ne tombe pas malade si on en boit). Ceci doit correspondre à des proportions maximales définies de sels minéraux et de microbes (que j'ignore).

lun 02/10/2000 - 03:01
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eveleigh@agroparistech.fr

La distillation IDEALE devrait permettre de séparer ce qui est volatil de ce qui ne l'est pas. Plus précisément : les minéraux, les microbes, les virus (et même les prions) ne passent pas du tout à l'état de vapeur en même temps que l'eau et ne doivent pas se retrouver dans la distillat. Il n'en va pas de même pour les pesticides, le pétrole ou la dioxine. Les composés volatilisables, qu'ils soient miscibles à l'eau ou non, forment très généralement avec l'eau des vapeurs qui peuvent apparaître pendant une distillation, en particulier une distillation simple comme celle que vous avez pratiquée. Toutefois, on ne les retrouvera pas, dans le condensat, dans les proportions qu'ils avaient dans le produit soumis à distillation (ainsi, le vin distillé peut donner un alcool à 80 %). La physique qui gouverne tout ça est assez compliquée pour ceux qui ne la connaissent pas du tout. La distillation REELLE peut conduire à un produit qui contient donc des produits volatils mais aussi des minéraux et des virus (moins probablement des bactéries).
Dans un dispositif aussi simple que le vôtre, on ne peut en effet pas exclure qu'une partie de la vapeur (donc du gaz) se condense rapidement dans le tuyau de verre pour former un brouillard qui peut être contaminé par des projections (d'eau non encore distillée) qui résultent de l'ébullition sans doute assez violente dans la boîte de conserve. Je suis donc d'accord avec Gérard Trochet sur l'application du principe de précaution. Mais comme je suis pour la pédagogie fondée sur des expériences et si possible pas sur des expériences fabriquées avec des objets artificiels sur lesquelles "elles marchent", je suggère de pratiquer la
distillation sur :
de l'eau de mer (avec pavillon bleu !) pour ceux qui le peuvent ;
de l'eau minérale très chargée d'un point de vue minéral (Contrex, Hépar, etc.)
pour les autres.
Pour la définition de la potabilité, je peux consulter les grimoires pour avoir les chiffres. Mais est-ce utile ? L'idée énoncée par Gérard Trochet est la bonne.

mar 03/10/2000 - 03:01
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